Je m'interesse aux aires d'alimentation de captage a l'echelle :

Qu’est ce qu’une aire d’alimentation de captage ?

C’est l’ensemble des surfaces où toute goutte d’eau tombée au sol est susceptible de parvenir jusqu’au captage. Ses limites sont déterminées par une étude hydrogéologique, couplant relevés de terrain et étude bibliographique (carte des sols, des sous-sols, …). Les aires d’alimentation Source de Moulin Neuf, Source de Roche et des Puits de Vars sont concernées par les actions du programme Re-Sources.


AAC Source de Moulin Neuf


Nombre de communes : 13 dont 8 en Charente et 5 en Deux-Sèvres
Surface de l’AAC : 14 000 ha
Nombre d’habitants sur l’AAC : 2 779 habitants
Surface Agricole Utile (SAU) : 11 500 ha
Type de cultures : Grandes cultures majoritaires
Nombre d’exploitations : 220
Localisation du captage : Commune de Saint-Fraigne (16)
Nappe de prélèvement : Nappe du Jurassique Supérieur
Collectivité porteuse : SIAEP Nord-Ouest Charente

Occupation du sol : les elements principaux

11 500 ha
de surfaces cultivées

944 ha
de surfaces en bois

1 563 ha
de surfaces agricoles en herbes

21 ha
de surfaces agricoles en vignes

84 ha
de surfaces agricoles en fruits et légumes

9 522 ha
de surfaces agricoles en grandes cultures

420 ha
de surfaces urbanisées

1 136 ha
de surfaces non agricoles (voiries, zones naturelles…)

L’aire d’alimentation de capte Source de Moulin Neuf est un territoire rural où les surfaces agricoles à vocation céréalière sont prépondérantes. Les parcelles sont localisées sur la majeure partie du territoire. Des surfaces en herbes sont localisées sur la partie Nord. Les zones plus boisées sont quant à elles présentes sur la partie Sud-Ouest. Les surfaces urbanisées sont peu présentes sur l’aire d’alimentation, les habitats sont essentiellement regroupés dans les bourgs des différentes communes.

L’AAC de Moulin Neuf est un territoire céréalier. La surface consacrée à la production de céréales représente 72% de la SAU en 2017 (8 200 ha), et on atteint 82% de la SAU en ajoutant les oléagineux et protéagineux.

L’AAC Source de Moulin Neuf compte sur son sol plus de 56 cultures différentes. Côté pratiques, on mettra en avant les points et trajectoires d’évolutions suivants :

  • Allongement de la durée des rotations (qui sont majoritairement de 3 à 5 ans), diversification des cultures (légumineuses et protéagineux en augmentation significative sur l’AAC grâce à de nouveaux marchés de niche),
  • Utilisation majoritaire de la rotation pour la gestion des adventices (65 % des exploitantˑeˑs enquêtéˑeˑs),
  • Pratiques de fertilisation en grandes cultures optimisées,
  • Amélioration du parc de matériel (localisation des apports de produits phytosanitaires),
  • Poursuite et amélioration dans la réduction des doses.

D’ou vient l’eau ?

Originellement, la source de Moulin Neuf dite gouffre de Gorgusson se présentait comme une cavité de 20 à 25 m de diamètre, taillée dans le calcaire, comportant en son centre une dépression en cratère de 7 à 8m de profondeur, d’où émergeaient naturellement les eaux. La source de Moulin Neuf est une émergence naturelle située dans un aquifère peu profond fissuré et fracturé. Cet aquifère est composé de calcaires, calcaires argileux et de marnes, son épaisseur varie de 10 à 30 m. Les émergences naturelles se font via des fracturations et la topographie, en bordure de l’Aume. De plus, un forage d’alimentation en eau potable est situé à une dizaine de mètre de la source. D’une profondeur de 519 m, il capte l’aquifère protégé captif carbonaté et fracturé sous des couches de roches imperméables. Ces eaux profondes exemptes de nitrates permettent de diluer les eaux superficielles de la source. Afin d’enrichir les connaissances sur le fonctionnement hydrogéologique, une étude de datation a été menée en 2014-2015. Cette étude a permis de mettre en évidence que le temps de séjour dans la nappe calcaire varie sur une année hydrogéologique entre période d’étiage (faible débit d’eau) et période de recharge hivernal (fort débit d’eau). Les circulations de l’eau dans les calcaires fracturées sont sous forme de deux composantes :

– Une composante « actuelle » (eau de quelques jours à moins de 5 ans) qui circule très rapidement au travers de nombreuses petites fissures et de grandes failles.

– Une composante « ancienne » (eau entre 30 et 35 ans) qui est stockée dans le réseau capacitif et elle représente l’écoulement de base transitant plus lentement.

En période d’étiage, le temps de séjour augmente (30- 35 ans) car la composante actuelle est négligeable.

Contexte hydrogéologique

La qualite de l'eau brute


Les eaux brutes de l’aquifère captées par la source de Moulin Neuf présentent ponctuellement des teneurs en nitrates supérieures à la limite de qualité (50 mg/l). Une légère corrélation peut être mise en évidence entre la pluviométrie et les concentrations en nitrates. En effet, lors de fortes précipitations, les concentrations en nitrates dans le milieu augmentent jusqu’à dépasser la limite de qualité dans certains cas.

De plus, les concentrations maximales tendent à diminuer depuis 2008 alors que les concentrations minimales quant à elle ont tendance à augmenter. A noter que le temps de résidence dans l’aquifère doit être pris en compte pour l’interprétation de ces données.
En termes d’évolution des pesticides totaux, les teneurs sont inférieures à la norme de qualité (0,5 µg/l) depuis 2005. De plus, lors de certaines campagnes de prélèvements aucune molécule phytosanitaire n’est détectée.

Concernant les molécules unitaires de produits phytosanitaires, les concentrations de ces molécules sont majoritairement inférieures à la norme de qualité (0,1 µg/l). La diversité des molécules détectées est relativement faible. En effet, les molécules détectées sont des herbicides ou des métabolites de dégradation d’herbicide. Depuis mi-2017, l’ARS recherche de nouvelles molécules phytosanitaires. De ce fait, le nombre de molécules détectées dans l’aquifère a augmenté.

qualité de l’eau brute 2019

AAC Source de Roche


Nombre de communes : 12
Surface de l’AAC : 2 840 ha
Nombre d’habitants sur l’AAC : 1 985 habitants
Surface Agricole Utile (SAU) : 2 100 ha
Type de cultures : Grandes cultures majoritaires
Nombre d’exploitations : 60
Localisation du captage : Commune de Verteuil sur Charente (16)
Nappe de prélèvement : Nappe du Jurassique Moyen
Collectivité porteuse : SIAEP Nord-Ouest Charente

Les surfaces

2 100 ha
de surfaces cultivées

482 ha
de surfaces en bois

252 ha
de surfaces agricoles en herbes

0,3 ha
de surfaces agricoles en vignes

40 ha
de surfaces agricoles en fruits et légumes

1 814 ha
de surfaces agricoles en grandes cultures

113 ha
de surfaces urbanisées

142 ha
de surfaces non agricoles (voiries, zones naturelles, …)

L’Aire d’alimentation de captage Source de Roche est un territoire rural où les exploitations sont majoritairement céréalières. Les parcelles en céréales sont localisées sur la majeure partie du territoire alors que les parcelles en maïs sont présentes dans les plaines alluviales de la Charente. Quant aux bords de la Charente, ils sont principalement occupés par des zones enherbées. De plus, une importante forêt « La Tremblaye » occupe le centre de l’aire d’alimentation.
 Les surfaces urbanisées sont peu développées sur le territoire. En effet, la population est essentiellement présente au niveau de 2 bourgs : Villegats et Verteuil-sur-Charente.

L’AAC de la source de Roche appartient à la petite région agricole de l’Angoumois-Ruffecois et présente donc, à l’image de cette petite région, un territoire marqué par les grandes cultures. La surface consacrée à la production de céréales représente 75% de la SAU en 2017 (1500 ha), et on atteint 86% de la SAU en ajoutant les oléagineux et protéagineux.

L’AAC Source de Roche compte sur son territoire 35 cultures différentes.
Côté pratiques, on mettra en avant les points et trajectoires d’évolutions suivants :

  • Des systèmes agricoles qui se complexifient progressivement avec l’augmentation du nombre de cultures, mais des rotations encore peu allongées (majoritairement 4 ans)
  • Diversification des cultures légumineuses et protéagineux en augmentation significative sur l’AAC grâce à de nouveaux marchés de niche,
  • Présence importante de cultures sous contrat (65 % des exploitantˑeˑs enquêtéˑeˑs ont au moins un contrat)
  • Utilisation majoritaire de la rotation pour la gestion des adventices (58 % des exploitantˑeˑs enquêtéˑeˑs),
  • Pratiques de fertilisation en grandes cultures optimisées,
  • Amélioration du parc de matériel (localisation des apports de produits phytosanitaires)
  • Poursuite et amélioration dans la réduction des doses.

D’ou vient l’eau ?

La source de Roche est une émergence karstique naturelle située à 4 m de profondeur. Cet aquifère est constitué de chenaux karstiques et de marnes, son épaisseur est assez variable, elle peut atteindre les 100 mètres. L’alimentation se fait via les infiltrations directes et le drainage des eaux de pluies sur les plateaux calcaires amont. Un forage d’alimentation en eau potable est situé à proximité de la source de Roche. D’une profondeur de 192 m, il capte la ressource de l’aquifère captif situé sous l’aquifère de la source. Cet aquifère est composé de sable, grès, calcaires et de marnes. Au niveau du forage, l’épaisseur de cet aquifère est d’environ 80 mètres. Ces eaux profondes sont peu impactées par les nitrates et permettent de diluer les eaux superficielles de la source. Les nitrates sont toutefois présents dans l’aquifère du forage. Leur présence provient d’accidents structuraux (des failles) qui favorisent des échanges inter-nappe naturel et important entre l’aquifère de la source et celui du forage. De plus, ce dernier réagi rapidement aux précipitations.
Afin d’enrichir les connaissances sur le fonctionnement hydrogéologique, une étude de datation a été menée en 2014-2015. Cette étude a permis de mettre en évidence que les eaux prélevées dans la source de Roche sont constituées de deux composantes :

– Une composante « actuelle » (de l’ordre de quelques jours) qui circulent très rapidement via le réseau transmissif

– Une composante « ancienne » (environ 20 ans) qui est stockée dans le domaine capacitif de l’aquifère et elle représente l’écoulement de base transitant plus lentement.

Contexte hydrogéologique

Le captage de Roche est constitué à 45 % d’eau « ancienne » et 55 % d’eau « récente »

La qualite de l'eau brute


Les eaux brutes captées à la source de Roche présentent des teneurs moyennes proches de la limite de qualité (50 mg/l). Les teneurs sont fréquemment supérieures à cette limite de qualité. Les concentrations sont soumises à des variations mensuelles et des pics de concentrations supérieurs à la limite de qualité sont constatés tous les ans. Toutefois, depuis 2013, les teneurs maximales en nitrates ont tendance à diminuer légèrement.
Vis-à-vis des molécules phytosanitaires, les teneurs en pesticides totaux (somme des concentrations des phytosanitaires analysés) dans les eaux brutes de la source sont toujours inférieures à la limite de qualité (0,5 µg/l) et diminuent globalement depuis 2001.
Concernant les molécules unitaires de produits phytosanitaires, les concentrations sont majoritairement inférieures à la limite de qualité (0,1 µg/l). Dans l’ensemble, le nombre de molécules détectées est en constante diminution. Hormis pour 2018, où des nouvelles molécules ont été analysées suite à l’ajout de molécules recherchées par l’ARS. Ces molécules nouvellement recherchées sont détectées régulièrement. En général, les molécules détectées dans l’aquifère de la source sont des herbicides ou des métabolites de dégradation de molécules herbicides.

qualité de l’eau brute 2019

AAC des Puits de Vars


Nombre de communes : 7
Surface de l’AAC : 3686 ha
Nombre d’habitants sur l’AAC : 4 747 habitants
Surface Agricole Utile (SAU) : 2 373 ha
Type de cultures : Grandes cultures majoritaires
Nombre d’exploitations : 80
Localisation du captage : Commune de Vars (16)
Nappe de prélèvement : Nappe alluviale de la Charente
Collectivité porteuse : SIAEP Nord-Ouest Charente

Les surfaces

3 686
de surfaces cultivées

608 ha
de surfaces en bois

241 ha
de surfaces agricoles en herbes

11 ha
de surfaces agricoles en vignes

0,44 ha
de surfaces agricoles en fruits et légumes

2 107 ha
de surfaces agricoles en grandes cultures

166 ha
de surfaces urbanisées

534 ha
de surfaces non agricoles (voiries, zones naturelles, …)

L’Aire d’alimentation de captage des Puis de Vars est un territoire agricole majoritairement composé d’exploitations agricoles orientées vers les grandes cultures. Ces parcelles en céréales sont localisées sur la majeure partie du territoire. Ce dernier est également recouvert de zones enherbées situées principalement sur les îles de la Charente et des zones boisées, la forêt de la Boixe située au Nord de l’aire d’alimentation. Quant aux surfaces urbanisées, elles sont peu présentes. En effet, l’habitat est principalement regroupé au niveau des quelques bourgs présents : Vars, Montignac-Charente et Saint-Amant-de-Boixe.

L’AAC des Puits de Vars est un territoire céréalier. La surface consacrée à la production de céréales représente 81% de la SAU en 2017 (environ 2 000ha), et on atteint 89% de la SAU en ajoutant les oléagineux et protéagineux.

L’AAC des Puits de Vars compte sur son sol plus de 23 cultures différentes.
Côté pratiques, on mettra en avant les points et trajectoires d’évolutions suivants :

  • Allongement de la durée des rotations (qui sont majoritairement de 4,5 ans), diversification des cultures (légumineuses et protéagineux en augmentation significative sur l’AAC grâce à de nouveaux marchés de niche),
  • Utilisation majoritaire de la rotation pour la gestion des adventices (57 % des exploitantˑeˑs enquêtéˑeˑs),
  • Pratiques de fertilisation en grandes cultures optimisées ;
  • Un raisonnement des pratiques et des réductions de doses liés à une prise de conscience des risques associés

D’ou vient l’eau ?

La ressource en eau est composée de 4 puits peu profonds et implantés dans la nappe alluviale de la Charente. Les alluvions sont de nature graveleuse (argiles, sables et graviers), et la zone productive au sein de l’aquifère est de faible épaisseur (1 à 2 m maximum). Cet aquifère est en relation directe avec la Charente. L’alimentation se fait également par les calcaires fissurés présents sur les coteaux, versant situé à l’aplomb des puits.
Les 4 Puits captent donc principalement la nappe alluviale de la Charente, directement alimentée par la rivière et par les précipitations directes et en plus faible proportion par la nappe des coteaux. Afin d’enrichir les connaissances sur le fonctionnement hydrogéologique, une étude de datation a été menée en 2014-2015. Cette étude a permis de mettre en évidence que les eaux prélevées dans les Puits de Vars sont constituées d’eaux « récentes » et d’eaux « anciennes ». La proportion d’eaux « récentes » (provenant de la nappe alluviale de la Charente) et d’« eaux anciennes » (provenant de la nappe des coteaux calcaires) varie d’un puits à l’autre et suivant le contexte hydrogéologique (période d’étiage ou de recharge hivernale). Deux des 4 puits de Vars font partie des 13 captages d’eau potable de la Charente classés prioritaires au titre du Grenelle de l’Environnement en 2009. En effet, l’état de la ressource en eau est dégradé vis-à-vis des pollutions par les nitrates et les pesticides.

Contexte hydrogéologique

La qualite de l'eau brute


Le champ captant des Puits de Vars fait l’objet d’une pollution diffuse par les nitrates et les produits phytosanitaires. Les 4 puits de Vars sont géographiquement très proches, mais ils présentent des concentrations en nitrates très variables. Pour les 2 puits classés prioritaires au titre de la loi Grenelle, les teneurs dans les eaux brutes sont relativement élevées ainsi que régulièrement au-dessus de la limite de qualité (50 mg/l). Toutefois, les concentrations en nitrates dans ces 2 puits ont tendance à légèrement diminuer. Pour chacun des puits, les variations de concentration au cours d’une années sont fortes. Elles sont probablement liées aux variations de débits de la Charente et aux périodes d’épandages agricoles. Les teneurs en pesticides totaux sont variables dans chacun des 4 Puits. Concernant les puits classés Grenelle, les concentrations sont inférieures à la norme de potabilité (0,5 µg/l) depuis 2010. De plus, lors de certaines campagnes de prélèvements aucune molécule phytosanitaire n’est détectée pour les 2 puits.
Du point de vue des molécules unitaires de produits phytosanitaires, les concentrations sont majoritairement inférieures à la limite de qualité (0,1 µg/l). Concernant les molécules détectées dans les 2 Puits Grenelle, elles sont essentiellement à usage herbicide ou des métabolites de dégradation de molécules herbicides. Toutefois, des molécules à usage fongicide et insecticide ont déjà été détectées occasionnellement. Malgré la proximité entre ces 2 puits, les molécules retrouvées peuvent être différentes et un des 2 puits parait plus dégradé. A noter que depuis mi-2017, l’ARS recherche de nouvelles molécules. Certaines d’entre elles sont détectées dans les 2 puits.

qualité de l’eau brute 2019